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Le canal de Nantes à Redon en Canoé

Le canal de Nantes à Redon en Canoé

Canal La Chevallerais – Redon - François Kammerer et Maurice Jouis du 22 au 24 février 2021

Lundi

Une pluie fine assiste moqueuse à notre embarquement sur la canal de Nantes à Brest à la Chevallerais. Malgré les gouttes, plonger les rames a quelque chose de magique qui m’enchante.

Mais dès la première écluse, Maurice dérape sur le ponton glissant et s’écorche la main. Plus de peur que de mal. Puis nous enchaînons les biefs et les écluses.

A 13h, la pluie cesse, nous faisons la pause déjeuner sur l’écluse de la Prée, une belle halte bien entretenue.

Puis, nous passons devant le port de Blain où tous les sympathiques établissements nous invitant habituellement à une pause agréable sont fermés. 

Un cycliste venant de Belgique nous demande des informations pour aller à Rennes. Je connais le chemin de halage jusqu’à Redon. Pour notre belge, il escompte trouver les mêmes facilités plus loin.

A 16h30, nous arrivons déjà à Bougard, l’étape du jour où Jeanne, la sœur de Maurice nous héberge avec convivialité.

Mardi

Embarquement à 9h. 3 écluses s’enchaînent. L’écluse de Barel est dans le même style que celles de la veille. Nous la passons assez rapidement en empruntant l’escalier au pied de l’écluse.

Les écluse de la Touche et de Melneuf nous donnent plus de mal. Le niveau de l’eau a été baissé pour que les hommes de l’entretien du canal puissent accéder aux parties basses des ouvrages. Du coup, nous devons franchir une très haute marche d’une part et surtout redescendre l’escalier de l’autre coté et réinstaller nos bagages et nos personnes dans un équilibre précaire. A la Touche, l’escalier était en plus boueux. Les conditions étaient presque réunies pour nous faire prendre un bain désagréable si on tient compte que nous n’étions qu’au début d’une longue journée de canoé en février.

Entre novembre et mars, les écluses ne fonctionnent pas et le canal est entre les mains des hommes de la maintenance. Les biefs pourraient même être vidés complètement si besoin. Avec notre canoé, nous utilisons donc les eaux du canal en acceptant les inconvénients de cette fermeture à la navigation.

La halte de 13h à Genrouët était attendue. Elle doit aussi être appréciée par les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle qui y font étape.

Entre Genrouët et Fégréac, c’est le monde des marrais où règlent les ragondins. Des galeries sous la levé de la digue du canal nous laissent perplexes sur la solidité des berges. Mieux vaut éviter de marcher au bord juste au-dessus des entrées des galeries.

Les ragondins nagent au-dessus de l’eau. En cas de danger, ils plongent sous l’eau sans laisser deviner leur destination. Je ne sais pas combien de temps, ils restent sous l’eau, et je ne les vois jamais réapparaître au-dessus de la surface. Peut-être qu’ils vont se réfugier dans leur tanière qu’ils rejoignent sous l’eau.

En s’approchant de Fégréac, nous avons vu deux grands cygnes. Des oies et des canards nous ont aussi faits des démonstrations d’envols. Des martins pécheurs se sont écartés de notre sillage. Dans les arbres, d’autres oiseaux annonçaient déjà le printemps.

Nous pouvons comparer notre vitesse de progression à celle de marcheurs rapides. Nous estimons notre vitesse moyenne à 5 km/h. Nous profitons du vent qui nous pousse et de la petite influence du courant qui est dans le bon sens. Notre canoé du type randonneur stable et lourd permet de ranger des bagages dans les pointes avant et arrière. Nous ne forçons pas l’allure pour pouvoir profiter de la douceur de cette fenêtre météo au coeur de l’hiver.

Au gîte de Fégréac, nous faisons la connaissance de Jocelyne qui occupe la moitié du gîte pour une semaine. La petite écurie reconvertie est bien pensée et agréable. Au milieu, un espace commun avec une cuisine salle à manger sépare de chaque coté des espaces indépendants avec une chambre avec 3 lits, une salle de bain et une penderie.

Nous avons vite fait un tour au centre ville de Fégréac qui se trouve à 1,5 km, avant le couvre feu pour nous réapprovisionner en boissons.

Puis, nous avons refait le monde avec Jocelyne et son amoureux Joseph qui est venu la rejoindre.

Mercredi

Le soleil se lève. Le ragondin nage dans le canal sans but précis, uniquement par plaisir de se mouvoir dans une eau douce et agréable avec la promesse d’une belle journée.

Je suis le premier levé dans le gîte et j’en ai profité pour explorer le sentier de canal au programme de notre dernière journée de navigation. Quelques maisons surplombent le canal.

De longues lignes droites nous font progresser sûrement vers notre arrivée. Près de l’écluse les Béllions, nous croisons un petit bateau du service du canal. C’est notre seule rencontre avec un autre bâtiment. Il sonne midi à Saint Nicolas de Redon quand nous sortons de l’eau.

Thomas vient nous chercher avec son véhicule. Le canoé a perdu la plupart des tasseaux qui lui servent de longeron pour rigidifier la partie basse. Une réparation semble indispensable.

Ce devait être un raid sportif. La douceur exceptionnelle a transformé cette navigation en agréable promenade. Le projet initial était en fait de faire une marche le long du canal. Nous nous sommes donc entraînés pour la marche. Une semaine avant de partir, les genoux de Maurice n’ayant pas réussi le test, nous avons transformé le projet en descente en canoé, bien que la navigation soit interdite sur le canal entre le 1er octobre et le 31 mars habituellement. Cette ballade a été beaucoup plus facile que ce que j’avais imaginé et elle a été très agréable et si particulière à ce moment de l’année quand on se retrouve tout seul sur l’eau.

François Kammerer

Informations :

. Canaux de Bretagne, Le Routard, juin 2019. Le livre donne des informations sur les ressources le long du canal. Une carte dépliable permet d'avoir une vue d'ensemble.

La maison éclusière typique, ici celle de Bougard

François et Maurice prêts à embarquer dans leur canoé

La carte du parcours

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