De l'Erdre à la Vilaine
En avril 2019, le Blue-Djinn Gwenva Gwenn a navigué entre l’Erdre et la Vilaine.
Le voyage commence le lundi de Pâques à Nort-Sur-Erdre. Le blue-djinn est mis à l’eau à la rampe de Port Mulon avec le mat à l’horizontale. Nous sommes à 3 sur le bateau plus Jalic, ma chienne.
Nous profitons du caractère bucolique pour faire honneur aux préparations culinaires de Martine. Jalic en profite pour explorer les marais alentour, mais ne répond pas au rappel pour repartir. Nous hésitons pour l’abandonner à son destin, mais voila qu’elle reparait comme par enchantement en ayant changé de couleur. Du coup, il est déjà 16h quand nous nous présentons à l’entrée de la première écluse Quinheix.
Si relier l’Erdre à la Vilaine peut se faire en 2 ou 3 jours, il faut compter la moitié du temps pour faire la section jusqu’à Blain qui compte le plus d’écluses avec une montée rapide jusqu’au bief de partage des eaux à Bout de Bois, puis une descente lente vers Blain et la Vilaine.
Le soir nous bloque donc au bout de 3 écluses loin des agglomérations. Martine nous quitte en stop pour rejoindre sa voiture à Blain que nous avions espérer rejoindre en bateau à la fin de cette première journée. Jalic continue à faire ses entraînements de natation et de courses poursuites après les ragondins.
Le mardi, nous sommes prêts à l’ouverture de l’écluse La Rabilière, qui abrite le centre de maintenance du canal. Devant l’étrave, les canards colverts, les poules d’eau et les hérons cendrés prennent la fuite et cherchent à se mettre à l’abri. Les prés et les haies défilent. Sur le chemin de halage, quelques marcheurs avancent lentement et parfois des cyclistes passent plus rapidement. Nous échangeons des salutations amicales, tous contents de nous trouver dans ce cadre serein.
Certaines portions du canal sont très marquées par la main de l’homme. D’autres sections empruntant le lit d’une ancienne rivière ressemblent à une rivière sauvage. La profondeur est assurée pour le passage de notre bateau qui a un tirant d’eau de 1m10. Mais nous avons touché à plusieurs reprises des obstacles sous-marins qui ont fait relever notre dérive sans autre conséquence qu’un moment de surprise.
A une écluse, Jalic pleine d’énergie entreprend de sauter sur le quai de l’écluse, mais apprécie mal la hauteur à sauter et se retrouve dans l’eau entre la parois de l’écluse et le bateau. Il faut la guider pour la récupérer saine et humide à l’extérieur de l’écluse.
Au port de Blain, Jalic est tellement impatiente de rejoindre le ponton animé qu’elle saute dans l’eau à partir du bateau. Mais, elle ne peut pas remonter sur le ponton. Il faut encore la diriger vers la pente de descente des bateaux qui se trouve 300 mètres plus loin. Puis, nous prenons un verre à l’auberge du canal qui est en travaux.
Le soir nous arrête à l’écluse de Bougard. Nous retrouvons des membres de la famille de Maurice qui habitent près du canal. Nous invitons encore à notre bord un couple qui fait le trajet en canoë. Ils sont partis depuis quelques semaines de Mayenne. Ils sont descendus la rivière de la Mayenne jusqu’à Angers, puis ont suivi la Loire jusqu’à Nantes. Les remous du pont de Thouaré ont été une épreuve délicate pour leur embarcation. En passant par l’écluse Saint Félix, ils sont rentrés dans l’Erdre et sont passés par le canal souterrain de Nantes et ont progressé lentement jusqu’à Bougard. Leur projet est de rejoindre la Vilaine et de la remonter jusqu’à Rennes. Je salue l’exploit de cette aventure faite en avril alors que les conditions météorologiques sont encore difficiles. Les bières nous font oublier notre dîner.
Jalic de son coté est très en forme. Ce soir, elle est repartie à la chasse. Comment cela s’est-il passé ? Elle ne nous l’a pas raconté, mais elle est revenue au milieu de la nuit et était complètement lessivée le jour suivant.
De Bougard, nous enchaînons les écluses qui s’espacent de plus en plus. A Guenrouet qui est une station jolie et accueillante, nous nous arrêtons à midi. L’auberge Saint Clair est complète. Nous nous consolons avec l’établissement qui est sur le coté nord. Mais la cuisine Panini n’est pas à la hauteur de nos exigences culinaires.
25 kms nous séparent encore de la Vilaine. Maurice tient la barre principalement pendant que je règle le bateau ou que j’essaie de dompter ma flûte alto. Le pluie essaie de nous rafraîchir. Nous sommes un peu protégés par un taud. Mais quand la pluie devient drue, nous sommes quand même mouillés. Enfin le ciel nous envoie encore de la grêle sur la tête.
A la dernière écluse, nous avons l’impression qu’il n’y a pas de dénivelé avec la Vilaine. Mais à 10 m devant elle, nous découvrons une marche descendante de 30 cm. Le temps de manœuvrer, nous avons à peine le temps d’échanger avec l’éclusier que Gwenva Gwenn se retrouve dans la Vilaine en direction de l’océan. Pour éviter d’être bloqué devant le pont de Cran, nous naviguons avec le mat couché jusqu’au ponton après ce pont. En une heure, Gwenva Gwenn devient un fier voilier prêt à jouer avec Eole et à 18h nous repartons toutes voiles dehors.
Le vent est favorable, mais hésite entre le vent arrière et le près. La rivière serpente entre les marais. Des rafales surprennent Maurice qui tient la barre. Et à un moment, le bateau fait un tour complet sur lui-même. A 20h, le vent se fatigue et c’est le moteur qui doit prendre le relais pour nous emmener jusqu’au port de Folleux. Le pluie revient par intermittence. Le restaurant est fermé le mercredi soir et nous dînons dans le cockpit sous le taud. La nuit est plus fraîche.
Jeudi de bon matin, le bateau repart pour sa dernière étape sur la Vilaine. Le vent est débout. Et c’est uniquement au moteur que nous avalons ce parcours. A la Roche Bernard, il nous rappelle qu’il faut aussi lui donner à boire de temps en temps. En arrivant à Arzal, le vent redouble comme s’il voulait nous renvoyer à l’intérieur des terres et nous dissuader de partir en mer.
François Kammerer
Quand on s’élève dans une écluse, l’eau qui rentre dans l’écluse, crée des remous. Il faut bien tenir son bateau. Né sur une île de la Loire, Maurice a toujours baigné dans le milieu marin. A 14 ans, il a construit une périssoire de 4m50 de long et de 60 cm de large avec des plaques de contreplaqué sur laquelle il a navigué pendant 20 ans. Sur un bateau comparable à Gwenva Gwenn, il a déjà parcouru cet itinéraire. Il est un compagnon de route idéal toujours positif, de bonne humeur et en prime très bon bricoleur.
Choisir un voilier habitable
Gwenva Gwenn
La Corse 2020
Le long de l'Erdre
Les moteurs hors-bord
Les orques
Rassemblement Arcachon
Tour de Bretagne La Trinité - Saint-Malo
Cabotage dans la rade de Brest
Sur l’île de Quéménès
Les Rendez-vous de l'Erdre
Canal de Nantes à Brest
Ile d’Yeu 2021
Le tour de la Corse à la voile
Le journal de Iona
L'ile de Sein
Jules Verne sur le quai de la Fosse
La VHF sur le bateau
Le batellerie dans le port de Blain
Les Djinns à Meschers
De Redon à Dinan
La Rance Maritime
Belle Ile, Houat et Hoëdic
Hoedic
De l'Erdre à la Vilaine
Loctudy 2022
Piriac 2019
Le radeau de survie
Le Raz de Sein
Gijon
Le Reder Mor a chaviré
Météo marine
Armen Race
L'ABC, la transat de l'ouest vers l'est
La Mini-Transat
La nuit de l'Armen 2019
La Route du Rhum
La Transquadra
Le canal de Nantes à Redon en Canoé
Le Vendée Globe
Rallye des Iles du Soleil
Transat ARC
Trophée Jules Verne
Des gestes pour respecter l’environnement sur un bateau
La SNSM
Nautic, Salon Nautique International de Paris